jeudi 6 mars 2014

La vie hivernale

     Et bien vous pensiez que jamais plus vous n'alliez entendre parler de Max, de ses histoires de grizzlis, de froid et autres salades à dormir debout ? Désolé de vous décevoir mais voilà que je viens remettre le couvert avec mes reportages exclusifs et "véridiques" en direct du grand Nord, tellement au nord qu'il est au moins au niveau de Bordeaux.
     Cette semaine je vais vous parler d'un sujet sur lequel on entend beaucoup de choses parce qu'il faut dire que ça fait partie intégrante du patrimoine du Québec, j'ai nommé : la vie hivernale !
     Tout d'abord, afin de planter un peu le décors, il faut préciser aux lecteurs, qui viennent fort probablement d'Europe et même, encore plus probablement, de France, que oui en hiver au Québec il fait froid... vraiment froid... Et je ne parle pas là de températures entre 0 et 5°C mais bel et bien d'un froid pouvant aller aisément jusqu'à -20°C, sans parler du ressenti qui se situe, généralement, entre 5 et 10°C en dessous. Vous l'aurez compris, certains jours sont assez délicats à supporter si on a prévu d'aller attendre le bus toute la journée. Je vais donc vous présenter quelques techniques employées par les locaux afin de ne pas finir au rayon viande de chez Picard (bien qu'ici ça n'existe pas).

     Je pense qu'il est bon de préciser dans un premier temps que les températures précédemment évoquées n'ont rien de surprenant pour un hiver dans la province du Fleurdelisé et les gens sont équipés en conséquence. Le temps venu, chacun ressort donc son gros manteau à fourrure (ou fausse fourrure pour les protecteur des animaux ou les gens qui ne voient pas l'intérêt de mettre 200$ dans un contour de capuche) et ses bottes chaudes et imperméables, prêtes à affronter les agressions du froid, de la neige et surtout du sel et des produits anti-gels que le Petit Poucet a semé partout durant sa randonnée en raquette.

     Et je profite de cette joke (blague) pour enchainer sur le premier point de la vie hivernale à Montréal, c'est à dire le déneigement. Car ce n'est pas chose moindre que cette affaire là et il faut savoir que si, en France, une chute de neige de 5cm va ralentir le pays durant environ 5 jours, à Montréal une chute de neige d'environ 10cm va activer les déneigeuses durant au moins une nuit. Et l'efficacité est plus qu'au rendez-vous car le matin en se levant, tous les trottoirs sont praticables sans avoir besoin d'un équipement spécial de type skis de fond.
     C'est vrai que c'est assez impressionnant les premières fois que l'on vie ces choses là parce que non seulement la neige est dégagée, mais elle est aussi enlevée par camion et jetée en dehors de la ville. J'ai donc eu l'occasion de voir des semi-remorques énormes et débordants de neiges passer à côté de moi dans la rue et, croyez moi, c'est assez impressionnant de voir un tel volume de neige. Certain disent même que les russes en auraient commandé pour recouvrir les pistes à Sotchi, enfin ce ne sont que des rumeurs, évidemment.

     Il y a autre chose qui est beaucoup utilisé mais qui n'est pas nécessairement réservé à l'hiver, il s'agit du Réseau. Qu'est-ce que le Réseau, entends-je ? Et bien c'est un réseau de galeries sous-terraines et majoritairement commerçantes qui rejoignent différentes stations de métro du centre ville. Et je précise bien qu'il s'agit du centre ville car c'est un des points enjolivés que j'ai entendu souvent juste avant de quitter la France. Selon les dires de certains, on pourrait croire que chaque rue aurait sont équivalent en sous-terrain, et bien désolé de vous décevoir mais le Réseau est de taille très limitée par rapport à la taille de Montréal. Il n'empêche qu'il est d'une taille tout de même considérable.
     On peut tout de même se demander comment on peut apprécier de tels chemins qui doivent être sombres. Et bien figurez vous que ce n'est pas tellement sombre car la conception des galeries les font passer de bâtiments en bâtiments, en traversants ainsi leurs cours intérieures, lesquelles disposent généralement d'un grand puis de lumière qui permet d'apporter beaucoup de la vie à ces sous-terrains.

     Cependant ce n'est pas tout et ce dont je vais vous parler ne peux, hélas, être remarqué durant un simple voyage touristique, je parle de l'accoutumance. En effet, ce qui permet aux québécois de tenir l'hiver c'est surtout qu'ils s'habituent à leur environnement. J'en ai fait le constat sur moi même, au début de cette hiver j'avais besoin d'une tuque (d'un bonnet) pour sortir s'il faisait -4 alors qu'à présent, à cette même température, je peux sortir mains nues, tête nue et manteau ouvert. À force de vivre avec des températures extrêmes, on finit par se dire qu'un grand froid n'est plus si froid que ça. Cependant, ceux qui me connaissent vont se dire que ce n'est valable que pour mon cas, n'étant de base, pas très sujet au froid, et bien non car d'autres expatriés ont fait cette même observation. Je conclurai donc cette partie avec cette phrase : ici, le printemps commencera à 0°.

     Mais puis-je imaginer un article sur la vie hivernale sans mettre à mal les préjugés non fondés que le français à sur le québécois ? Allons, on connait tous la réponse à cette question, c'est évident que non. Et je vais commencer de suite : premier point qui a été vu pas plus tard que cette année au JT de 13h de TF1 (merci à eux) : non les québécois ne se déplacent pas en chiens de traineau... À vrai dire, il semblerait même que si quelqu'un fait du chien de traineau il y ait 4 chances sur 5 que vous ayez bon en disant de lui qu'il est français. 
     Deuxième point : les québécois ne se déplacent pas en raquettes ou en skis de fond. Comme je l'ai dit précédemment, les rues sont bien déneigées et les québécois sont bien équipés, tout ça n'est donc pas nécessaire, en tout cas en ville. Cela dit, du fait que la neige est bien moins rare ici qu'en France, il y a plus de gens qui pratiquent la randonnée en ski de fond ou en raquette par loisir.
     Et puis un petit dernier mais qui n'est pas spécifique à l'hiver mais qui n'est pas le dernier à apparaitre dans les conversations : les québécois ne chassent pas tellement le caribou, c'est d'ailleurs une espèce protégée contre la chasse. En revanche les québécois sont bien un peuple dans la culture duquel la chasse a une place bien marquée et si vous voulez épater les gens en lançant une bonne activité québécoise, essayez plutôt du côté de la chasse à l'orignal qui est assez prisée des québécois des terres.

     Et c'est sur ce beau conseil que je vous laisse méditer sur les techniques de survie du Montréalais en hiver et sur les activités des québécois. Personnellement je vous dis "à dans 3 mois" pour un nouvel article. Bien évidemment je plaisante, bien que je ne puisse rien promettre, j'ai eu le temps de découvrir un certain nombre de chose dont je pourrais vous parler et je compte bien le faire. Je vous dis donc à la prochaine et surtout n'attrapez pas froid !

mercredi 16 octobre 2013

Les québécois et la culture française

     Me revoici après une semaine (voir un peu plus) d'absence pour cause de "rien à dire" et cette fois-ci je vais partager avec vous quelque chose qui m'a légèrement choqué dernièrement. Je vais vous parler de la difficile confrontation entre les québécois et la culture française, et notamment la culture culinaire. Et croyez moi, il y a des choses à dire parce qu'on ne peut pas dire que, en matière de nourriture, le Québec soit la meilleur place pour entretenir sa culture gastronomique.

     Lorsque l'on pense à la cuisine française, bien souvent on pense au bon vin et aux multiples fromages que l'on trouve dans l'hexagone. Et bien au Québec, les deux types de produits que je viens de vous citer se trouvent être parmi les plus chers que l'on puisse trouver dans le commerce.
     Tout d'abords le vin. Le problème c'est qu'ici, et je vous en avais sans doute déjà parlé tantôt, tout ce qui est de l'alcool, hormis la bière, est géré par une société gouvernementale qui s'appelle la SAQ, pour Société des Alcools du Québec, et celle-ci détient, pour ainsi dire, le monopole de la boisson alcoolisée. Le problème qui accompagne souvent le concept de monopole, c'est que les produits sont vite cher et la SAQ ne fait pas figure d'exception quant à cette règle. Le vin est à un prix exorbitant à tel point que le fait de regarder l'étiquette vous dégoûte du reste de la bouteille. À titre d'exemple, il faut compter environ 10$ pour une piquette tout juste digne de finir dans une sauce.
     Bon évidemment on survit sans, mais il est également vrai, selon moi, que ça accélère pas mal l'adaptation des français à la culture québécoise. Autre point d'ailleurs qui incite à l'adaptation, c'est le prix des produits laitiers, car si en France "les produits laitiers sont nos amis pour la vie", ici ils sont juste extrêmement chers.
     Non satisfait d'être cher, le lait, ici et comme dans beaucoup de pays autres que la France, se conserve très mal... vraiment très très mal. Il y a quelques jours, j'ai voulu être prévoyant et acheter une brique de lait en plus afin de reproduire ce que j'ai fait en France durant tant d'années, c'est à dire une réserve de lait. Et bien au combien grande fut ma surprise lorsqu'au moment fatidique de l'ouverture de la brique il me sembla plus avoir prit une faisselle que du lait liquide.
     Mais il n'y a pas que le lait qui change du pays du coq, il y a aussi le fromage. Et le fromage, là ça commence à devenir gênant. Pour ceux qui me connaissent un peu, vous savez sans doute que je suis amateur de fromage et tout particulièrement de comté, mais pas de n'importe quel comté, de vieux comté. Du comté tellement vieux qu'il commence à avoir ses premières dents. En résumé : du comté déjà pas mal cher en France. Vous vous doutez de la suite... C'est encore pire, ici il n'y a presque pas de comté et quand il y en a il est, encore une fois, excessivement cher. Pour vous donné une idée, l'autre jour mon colocataire en a trouvé et en a acheté, il a payé la modique somme de 12 pièces pour 200g, soit 60 pièces le kilo...

     Vous l'aurez donc compris, ici un repas français est un repas pour célébrer quelque chose. En revanche, si les québécois peuvent faire des repas français pour les grandes occasions, je me demande si ils ne se font pas avoir de temps à autres. Pourquoi donc ? L'autre jour, à l'issue d'un cours de communication, un ami (français lui aussi) parlait avec ses coéquipiers de la tartiflette, jusqu'ici tout allait bien. Enfin tout ça se fut avant l'intervention de mon professeur qui répondit à la question "qu'est-ce que c'est ?". Je pense que les savoyards ont du sentir la terre trembler tant leurs aïeux se sont retournés dans leur tombe car la réponse qui fut donnée ne fut nulle autre que "c'est une sorte de pizza...". Je n'ai même pas pu entendre la fin de la phrase, le choc causé par ces premiers mots m'ayant complètement assommé.
     Tout de même, maintenant que j'ai pris un peu de recul sur cette aventure douloureuse, je me demande qui lui a fait goûter la tartiflette ou bien quel restaurant a pu lui servir un tel met, parce qu'il faut urgemment que je n'y aille pas. Enfin je me suis consolé avec une poutine, ce fameux plat local qui n'a rien à envié au plus calorique des plats savoyards, et croyez moi, même si ça fait un choc au début, on fini par apprécier. C'est sans doute ça que l'on appelle l'intégration.

     Et c'est sur cette belle morale que je vais vous laisser afin d'aller quérir de la pâte feuilletée... Ah non, ça non plus ça n'existe pas ici, il ne fait pas non plus bon d'aimer la quiche lorraine... On est reparti pour une poutine en chantant très fort : "Gens du pays, c'est votre tour de vous laisser parler d'amour."

mardi 24 septembre 2013

Les traductions

     Si en France on utilise de plus en plus de mots anglais et spécialement dans certains domaines comme le management (en voilà un bel exemple) ou l'informatique, au Québec il est fortement conseillé d'utiliser des mots français, et j'ai même envie de vous dire qu'il est obligé d'utiliser des mots français. Et oui, obligés, car, même si ça peut être étonnant pour un français, il y a une loi qui l'oblige et cette loi est connue sous le nom de loi 101.

     Pour planter un peu le décor, je tiens à rappeler que les francophones sont une minorité au Canada. En effet ils sont au nombre d'environ 8 millions sur les 30 millions d'habitants que compte le pays, soit environ 26%. On peut se dire que c'est pas mal sauf qu'il ne faut pas oublier qu'à côté il y a les États-Unis et qu'au final le Québec se trouve être le dernier bastion de la langue française dans toute l'Amérique du Nord. On peut donc commencer à comprendre pourquoi ce peuple est tant attaché à sa langue, attaché au point de rédiger des lois dans le but de la protéger. Le français c'est un peu (et même beaucoup) leur identité.

     Mais depuis le début je cite cette loi, j'explique quelle peut être sa raison d'être, mais je n'ai pas encore dit un seul mot au sujet de son contenu concret. Dans les grosses lignes, ce texte donne à chaque personne étant sur le territoire québécois le droit de communiquer en français et ce quelque soit le contexte. Et là ou ça devient drôle c'est que cela inclut de pouvoir être servi en français dans tous les endroits où l'on peut être consommateur.
     Donnons un exemple, si je vais au cinéma je vais payer pour un voir un film, je vais donc être consommateur. La loi 101 me donne donc le droit d'être servi entièrement en français. Mais vraiment entièrement. Jusque dans le titre du film... Et c'est ainsi que l'on se retrouve avec les "Tuer Bill", "Rapide et Dangereux" et autre "Commando des Bâtards". On peut se dire que c'est bien de vouloir conserver la langue française, mais parfois c'est vraiment triste...

      Et les traductions basiques de l'anglais n'ont pas apporté que des titres bizarres, elles ont aussi rapporté leur lot d'expressions étranges et singulières au Québec. Ainsi le "shopping" devient le "magasinage", l'expression "good morning" est traduite par "bon matin" et là où les anglophones disent "the point is..." dans le sens "ce que je dis c'est que..." ou "l'idée c'est que...", les québécois diront simplement "le point c'est...". Croyez moi sur parole, ça peut être déroutant au début, mais une fois qu'on a compris la logique ça devient amusant de chercher l'expression anglaise qui a été traduite.

     La loi 101 est aussi visible dans les enseignes des boutiques. J'ai ainsi pu voir la subtilité des Starbucks coffee qui, ici même, apparaissent comme "Caffé Starbucks Coffee". Et c'est très bien joué de leur part, ils économisent 9 lettres en néon, de l'espace sur leur façade, de l’énergie, et tout le monde y trouve son compte.
     Mais ça ne s'arrête pas là, car à l'intérieur des fast food aussi on peut voir la patte de l'article. L'exemple le plus marquant est McDonald, ici prononcé "MecDonald", chez qui le fameux "Quarter pounder with cheese", appelé "le Royal Cheese" en europe, rapport au système métrique (voir Fiction Pulpeuse pour plus d'information), est rebaptisé le "Quart de livre avec fromage"...

     Malgré tout, la palme d'or de la traduction abusive est décernée à l'enseigne KFC (Kentucky's Fried Chicken) qui devient spécialement pour l'occasion "PFK" (Poulet Fris du Kentucky). Mais rassurez-vous, toutes les marques n'ont pas changé de nom, The North Face n'est pas devenu "La Face Nord" ou encore DC Shoes ne s'est pas transformé en DC Chaussures qui ressemblerait à un "Besson Chaussure" ou autre enseigne de grande distribution de savates.

     Vous êtes maintenant introduit à ce fumeux concept qu'est la loi 101, et n'oubliez pas que si la préservation de la langue française est un combat honorable, le conservatisme poussé à l’extrême est rarement une bonne chose.
     Sur ce je vous dis à tantôt pour de nouvelles aventures chocolatées en tabarnak !

dimanche 15 septembre 2013

Montréal by night

     À Montréal, pour traverser la ville, il y a le métro. C'est bien. Sauf que quand on va voir un ami le soir, c'est bien à l'aller, mais ça l'est étrangement beaucoup moins au retour, et pour cause, le dernier métro passe vers 0h30. Donc quand il arrive que l'on se retrouve dans le cas d'être chez un ami, à l'autre bout de la ville, et que l'on se rend compte qu'il n'y a plus de métro, il reste deux solutions, soit rester dormir chez lui et rentrer le lendemain (attention pour cela il faut respecter les pré-requis et être chez un vrai ami) ou bien, si l'on se sent une folle motivation, on peut aussi choisir de rentrer à pied. Bon évidemment il y a des bus, mais d'une part leur système est assez compliqué, et d'autre part il n'y a aucun défi à prendre le bus.

     Comme peut facilement s'en douter le lecteur ces lignes, j'ai choisi de rentrer à pied (parce que j'étais motivé, ça n'a rien à voir avec mon ami). Premier élément rassurant : Google Maps, que je remercie au passage parce que sans lui je ne serais sans doute pas arrivé chez moi, m'indique que je n'ai "que" 1h30 de marche, ce qui correspond, grosso modo, à 6 km. Bien, ni une ni deux, je m'embarque dans ce périple, et, après avoir fait 3 aller retour dans la rue pour trouver où j'étais sensé tourner, je m'engage dans le premier petit chemin de l'itinéraire qui était, en fait, un petit chemin de terre à travers un bois... Original, me direz vous, lorsqu'on traverse une ville. Une fois sorti de ce dernier à l'aide de la lumière de mon téléphone, tout commence. J'ai commencé à vraiment découvrir Montréal de nuit et parfois même Montréal... tout court.
     Après avoir longé l'Université de Montréal, encore toute éclairée, et avoir cherché le trottoir en stressant légèrement et en priant pour que Maps ne m'ait pas dit de passer par une voie interdite aux piétons, je commence petit à petit à rentrer dans la routine de la marche. Durant toute la première partie de mon trajet, je n'ai pas vraiment été interpellé par ce qui m'entourait, il n'y avait vraiment rien de très surprenant ou de particulier, mais au bout d'une bonne demi heure de marche, sur les hauteurs du Mont-Royal, j'ai commencé à croiser ces bâtiments quelque peu inattendus et qui donnent tant de charme à cette ville.

Caserne Côte-des-Neiges
     Le premier bâtiment qui a attiré mon regard était une caserne, placée juste en haut d'une côte sur laquelle il n'y avait absolument rien. Cela à d'ailleurs contribué à éveiller ma surprise car la première bâtisse que l'on croise après 500 mètres sans rien voir est une caserne militaire au style ancien. Ses murs épais et ces tours rappelant sans réserve les fortins médiévaux que l'on peut voir en France.
     Et cette caserne ne fut pas la seule surprise que j'eus dans cette rue. Montréal à ce côté étrange, au niveau architectural, de mêler le nouveau à l'ancien, ainsi il n'est finalement pas rare de trouver, au beau milieu de la ville, un bâtiment à l'allure ancienne, se rapprochant souvent des forts en grosses pierres taillées qui était construits en France vers le début du Moyen-Âge. En revanche, à côté d'un bâtiment de ce type il peut sans problèmes y avoir une tour moderne aux façades vitrées ou encore un bâtiment de briques rouges aux murs tagués.
     Bref, après cette découverte, je me suis dit que quitte à rentrer de nuit, autant en profiter pour admirer. Et en réalité j'ai bien fait car cette caserne n'a pas été la seule bâtisse qui a retenue mon attention. En poursuivant un peu sur la même rue, je suis tombé sur une maison qui me rappelait les vielles fermes française de la renaissance avec leurs murs de pierres, et leurs croix de fers fixées dessus. Et tout ceci faisant face, une fois de plus, à des immeubles récents, fait de briques rouges, chacun semblable à son voisin.
Maison au look de vielle ferme
     Et mon périple ne s'arrêta pas là, en réalité je n'avais même pas fait la moitié du chemin. J'ai donc continué à marcher, observant les bâtiments et essayant de trouver un endroit avec une belle vue. Ce que j'ai trouvé un peu étrange durant mon retour, c'est que je suis passé par des lieux un peu plus élevés que le reste de la ville, et pourtant je n'ai pas réussi à trouver un seul endroit avec un beau panorama. Toujours est-il que j'ai tout de même croisé un endroit qui m'a amusé plus que charmé. Il peut arriver que l'on voit parfois, dans des films américains, des sortes de petites résidences composées de maisons identiques, collées et réparties tout autour de ce qui pourrait s'apparenter à un petit parc. Nous autres, français, on a tendance à croire que ce n'est que dans les films puisque chez nous cela n'existe pas, et bien, pour la première fois de ma vie, j'ai eu la preuve que cela existe.
     Ça s'est présenté à moi avec son petit portail bien entretenu et sa pelouse bien tondue et j'ai pu constater de mes propres yeux, que tout cela était entouré par des petites maisons de brique, sur deux niveau, avec parfois des chaises installés sous un porche à colonnes cylindrique. Les maisons avaient même un air de western qui leur donne un petit côté décalé et qui les fait sortir du lot des bâtisses banales.
"That's my house in America, man !"
     Mais malgré ça, ma route n'était toujours pas finie, il fallait que je poursuive mon cheminement sur cette longue rue. Si il y a bien une chose qu'on peut sans problèmes accorder aux villes de l'amérique du Nord, c'est qu'il est facile de s'y repérer car elles sont composées quasi-exclusivement de grandes rues qui se coupent perpendiculairement et qui peuvent parfois traverser la ville, et pourtant Dieu sait qu'elles sont vastes. Il s'avère que la rue sur laquelle je déambulais était plutôt courbée, ce qui en faisait, en quelque sorte, une rue unique à Montréal. Mais, bien que courbée, elle ne dérogeait pas à la règle de la longueur si bien qu'environ la moitié de mon itinéraire consistait à marcher dans cette rue. On peut se dire que c'est bien, mais, mine de rien, psychologiquement ça peut légèrement démoraliser parce que même si le fait de tourner sans fin dans de nouvelles rues augmente le risque de se perdre, cela permet aussi de constater de son avancement de manière concrète.
     Toujours est-il que tel était le chemin qu'il me fallait parcourir et tel était la route que j'ai suivie et j'ai très vite commencé à amorcer ma descente vers chez moi. Car, comme dans tout endroit au monde, quand on monte il faut s'apprêter à devoir redescendre. Mais autant, durant la montée, j'ai plutôt vu un paysage routier, pas vraiment ouvert à la balade, autant la descente ma parue bien plus accueillante, avec notamment quelques petites falaises sur lesquelles grimpaient par endroit de gros escaliers de pierre. Cette route était d'autant plus agréable car, si d'un côté on pouvait voir la roche nue du Mont-Royal, l'autre côté était, lui, bordé par des bâtiments dont l'architecture, un mixe de moderne et d'ancien, donnait une impression d'élégance et de raffinement qui contribue à donner ce sentiment de tranquillité à la ville de Montréal.
     Mais cette descente n'a pas eu de beau que ses bords, car, bien que je n'ai pas eu l'occasion d'avoir un beau panorama de la ville, j'ai au moins eu la chance d'avoir une vue de hauteur sur les lumières du centre, avec ses routes, ses bâtiments et ses enseignes à néons. Ces vues qui permettent d'avoir un aperçu de l'ampleur de la ville mais qui sont pour moi, pauvre photographe amateur, difficiles à transposer en clichés avec mon téléphone. Cependant les puristes de ce type d'expérience vous diront que c'est pour le mieux car il est vrai que rien ne vaut le fait de voir ça de ses propres yeux, pendant que les philosophes relèveront la liberté d'enjolivement que nous laisse le souvenir.

     À ce moment là, le gros de mon périple était déjà achevé et le plus beau en majorité déjà vu. J'ai commencé à retrouver des rues dont les noms m'étaient familier et c'est avec soulagement que j'ai compris que j'étais bientôt chez moi. J'ai donc suivi ces routes jusqu'à trouver les paysages et les bâtiment bien connus de ma mémoire pour enfin traverser ce pont, synonyme d'arrivée, et dont l'armature en acier, probablement du XIXe siècle me fait toujours un peu rêver. Il était mon premier coup de cœur à mon arrivée et il fut mon dernier sur cette marche nocturne. Lui qui surplombe le canal noir et calme de son métal verdi, éclairé de quelques lampes aux lumières blafardes, il est là, silencieux, se tenant calmement au milieu des lumières de la ville.

Ce fameux pont qui réveille en moi tant de poésie
     Et c'est sur cette prose que je vous laisse, vous qui êtes resté pour voir ce que je pouvais dire d'intéressant sur la vie nocturne de Montréal ou bien vous qui me suivez parce que vous êtes curieux de savoir ce que peut bien ressentir un jeune, fraîchement débarqué, quand il visite une ville si différente de celle où il a vécu jusqu'ici. En tout cas il y a une information qui peut être retenue : Montréal est une ville agréable de jour comme de nuit. Il ne tient maintenant qu'à vous de la découvrir...

vendredi 6 septembre 2013

Les magasins

     À Montréal il y a pleins de magasins, comme à Paris en fait... ou presque. Ici, il y a pas vraiment de magasins qui ne vendent que des articles rattachés à un certain domaine, il y a des magasins... qui vendent des choses. C'est à peu près le plus précis qu'on puisse faire.

     Alors, bien sûr, il y a le classique magasin d'alimentation qui lui correspond encore plutôt bien à son nom. Eux vendent de la nourriture mais avec une logique très particulière, et d'ailleurs on peut même en arriver à se demander : mais y a-t-il vraiment une logique dans tout ça ?
     En France on a l'habitude d'avoir tous les articles du même type regroupés au même endroit, et bien ici c'est regroupé par thème, par région d'origine ou bien peut-être parfois à l'endroit que l'employé à trouvé le plus pratique ou le plus proche. C'est comme cela qu'on se retrouve à chercher des pâtes, qu'on en trouve certaines, qu'on traverse les rayons du vin, de la nourriture pour animaux et des produits ménagers et là, miracle, d'autres pâtes. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autre, je mets au défi qui veut de trouver en un seul coup la sauce tomate qu'il cherche dans un de ces magasins.
     Autre point qui peut surprendre tout néophyte de l’Amérique du Nord, c'est qu'ici tout prix qui est indiqué et indiqué hors taxes. Ça paraît anodin présenté comme ça sauf que quand le budget commence à être serré et qu'on oublie complètement qu'il va falloir rajouter 15% de taxes à la caisse, et bien j'aime autant vous dire que ça peut créer de mauvaises surprises.

     Après il y a les boutiques d'équipement mais qui finalement vendent tellement de choses qu'elle deviennent difficiles à classifier. Et le problème dans ce pays c'est que ce sont les plus répandues... On trouve beaucoup de boutiques sous des enseignes différentes qui vont proposer des concepts de fond différents mais toujours conserver cet illogisme dans l'organisation. On note par exemple la boutique qui propose des produits à bas prix mais qui va, entre deux rayons de produits de bricolages ou de corbeille, présenter un rayon de produits alimentaires variés. On peut aussi citer le magasin qui vend aussi bien de l'équipement de pêche que des meubles et qui va, au milieu d'une allée, proposer une palette de nouilles chinoises. Il y a vraiment des moments où tout cela devient un peu déroutant et ou l'on se demande si la principale priorité des québécois n'est pas tout simplement de manger.

     Et pour conclure cet article, je vais vous parler du summum de l'illogisme, le type de magasin qui pourrait remettre en cause tout les autres et qui mettrait même à mal nos Carrefour et autres Super U : les pharmacies.
     Si pour vous la pharmacie est un des sanctuaire de la santé dans lequel vous allez lorsque vous avez besoin de vous soignez, c'est normal. En revanche si vous tenez à les voir de la même façon (on ne sait jamais, chacun est libre de faire ce qu'il veut) arrêtez de lire cet article. Ici, au Canada, la pharmacie est LE magasin qui sert à tout. En pénétrant dans le magasin, on se trouve généralement dans le rayon cosmétique, jusqu'ici cela peut paraître normal, mais plus on avance, plus on doit se détacher de ce que les dictionnaires nous disent des ces boutiques.
    Ce n'est qu'une succession de rayons diverses sans liens réels entre chaque, on passe du cosmétique au ménager, du ménager à l'informatique puis au pharmaceutique pour enfin tomber, tout de même, sur l'alimentaire. C'est d'ailleurs bien souvent en pharmacie qu'on trouve les meilleures promotions sur les sodas.

     Car si les magasins des concepts différents qu'en France, il y a aussi d'autres pratiques qui sont bien différentes et les promotions ont ici une place bien particulière. Mais je garde ça pour plus tard, ne brûlons pas les étapes.

mercredi 28 août 2013

Arrivée à Montréal - Première impression

     Comme prévu, le 24 Août de l'an de grâce 2013, je pris mon envol en direction d'une cité lointaine, communément appelée : Montréal.
     Malgré un départ en début d'après-midi et un vol de 7h30, je suis arrivé sur place... en début d'après-midi. Et là fut l'expression des premières joies du décalage horaire. Cependant, je descendit tout frais et l'esprit léger afin d'établir un premier contact avec la population québécoise, lequel fut, malgré le fait que les concernés furent des agents de frontière, assez plaisant. Je découvris des gens plutôt agréable et détendus, accueillant, et quelque part, pour un jeune français débarquant dans un pays inconnu, rassurant.

     Une fois sortit de l'aéroport, c'est parti, le festival des découvertes peut commencer ! En fait non... "Pourquoi non ?" me direz-vous. Et bien pour une raison toute simple : pour aller de l'aéroport à Montréal il y a un bus, et dans ce bus il y a du WiFi... et ça je n'ai pas mis bien longtemps à le découvrir, si bien qu'au final je n'ai pas vraiment regardé ce qui m'entourait.
     Je me dirais tout de même que c'est mieux pour moi car même si j'ai passé le plus clair de mon trajet les yeux rivés sur mon écran, j'ai tout de même, de temps à autres, jeté un coup d'œil au paysage qui m'entourait. Si il y a tout de même bon nombre de forêts et de bois qui se tiennent non loin de la route, c'est un paysage moins poétique qui m'a d'abord frappé.
     Les infrastructures routières, dans un premier temps, ne sont pas vraiment dans le même état que ce que l'on a l'habitude de voir au pays du vin. De nombreux ponts ont été érigés lors de la construction de ces routes, seulement ils n'ont pas nécessairement été entretenus, si bien que l'on pourrait se croire, d'un prime abord, dans un pays aux conditions de vie moyenne. De même, le dynamisme de Montréal fait que les centres d'activité ont pu bouger et ce n'est pas rareté que de voir des bâtiments abandonnés sur les bords des routes.
     En bref, ce trajet, bien que proposant tout le confort d'une société évoluée, pourrait donner une image bien plus dégradée du Québec si l'on portait un peu plus d'attention à ce qui nous entoure.

     Après le bus, c'est au tour du métro, et là encore c'est un peu une découverte. Tout d'abord ce qui m'a frappé, moi ancien coutumier du métro parisien, c'est qu'ici, même les stations de métro sont vastes et surtout creusées très profondément sous le sol. L'hygiène des lieux est également notable, je n'ai pour l'instant, du moins de mémoire, vu aucun papier ou autre déchet traîner par terre, au moins dans le métro. Ensuite vint la bête, le métro en question, celui dont on parle depuis tout à l'heure, et là ça rigole moins. En comparaison à un métro parisien, les rames montréalaises sont 1,5 à 2 fois plus grandes, les portes sont toujours automatiques et il fonce, pas le temps de niaiser comme on dit ici.
     En autre particularité que j'ai relevé, je parlerai du signal sonore de fermeture des portes. Autant à Paris lorsque le signal sonne tu sais que, si tu sprint, t'auras ton métro, autant ici, même si tu es déjà entrain de courir, si tu entends le signal retentir tu peux considérer que c'est trop tard pour toi. L'alarme est vraiment là pour signifier que les portes sont en cours de fermeture.

     Une station de métro plus tard, s'en était fini de mon voyage inaugural à Montréal. Je ne parlerai pas dans cet article de mon installation parce que je pense que ça pourrait sans problème être le sujet d'un prochain article. Inutile de tout exposer tout d'un coup, sinon je ne donne pas longtemps au peu de fond qu'il y a dans mes articles.
     J'en suis donc très vite venu à faire mes premiers déplacements dans Montréal, et ce en grande partie à cause du fait que le soir même j'avais rendez-vous avec un ami pour célébrer notre arrivé. J'ai donc commencé à déambuler dans la ville afin d'accomplir un trajet préalablement définit mais malgré le manque de sensibilité personnelle dans l’enchaînement des rues, je me suis un peu imprégné de l'ambiance qui y régnait. Et là encore, gros changement, une ambiance paisible. Tout d'abords les trottoirs sont suffisamment larges pour être agréable, de plus il y a, encore une fois, beaucoup de verdure dans la ville, et surtout les gens sont moins pressés. Quel changement radical quand on vient de la région parisienne que de voir des gens qui prennent le temps de se déplacer calmement.

     Je m'arrêterai là pour mes premières impressions car ce sont là mes ressentis lors de mes tout premiers moment à Montréal. J'aurai l'occasion, plus tard, de vous parler d'autres aspect de la ville, comme de certains lieux touristiques ou encore des coins ambiancés et j'en passe et probablement des meilleurs.

mardi 20 août 2013

Préambule

     Voici un blog de plus sur la toile, et encore un qui va raconter n'importe quoi... Seulement, et c'est là où il se distingue un peu des autres, celui-ci est justement créé dans le simple et unique but de dire n'importe quoi.

     Pour fixer un peu le cadre je vais me présenter en quelques mots. Je suis étudiant sortant d'un DUT en électronique et informatique, fervent amateur de musique et même joueur de guitare à mes heures perdues (et il semblerait qu'il y en ait beaucoup), et, pour couronner le tout, amoureux inconditionnel du scoutisme. Je vis chez mes parents, sans honte aucune, depuis 20 ans et on peut dire que, jusqu'ici, j'étais plutôt confortablement installé. Cependant, allez savoir pourquoi, alors que tout allait bien, j'ai décidé il y a quelques mois de tout faire pour partir et continuer mes études, et potentiellement plus, ailleurs et plus précisément à Montréal.

     Me voilà donc présentement à moins d'une semaine de mon grand départ et, comme il est de coutume de donner des nouvelles à ceux que l'on quitte, voici que je lance ce petit "bloginounet" qui sera mon moyen de communication privilégié avec le plus grand nombre.

     Alors je vois tout de suite des lueurs d'espoir dans les yeux de certains et des signes de scepticisme dans les yeux d'autres car en effet faire un blog c'est bien, mais si c'est pour le tenir une fois qu'on est rentré... bah ça sert à rien. Je vais donc vous expliquer l'objectif recherché. Dans l'idée de conception, je vais essayer de tenir le rythme d'un article par semaine, une semaine étant définie comme se débutant un Lundi et se concluant un Dimanche. Il n'y aura pas de jour fixe de sortie d'article parce que si j'arrive à tenir le rythme escompté ce sera déjà une sorte d'exploit, donc de là à tenir un rythme ultra régulier d'un article tous les 7 jours, n'en parlons pas. En ce qui concerne le sujet des articles, je dirais : de tout... et en même temps de rien... Mais me connaissant, il y a de forte chance qu'une grosse majorité des articles parlent de rien, n'ayant donc aucun but réel que celui de laisser s'exprimer en quelques lignes mon envie d'expression et de divagation sur la trame narrative d'une découverte du Québec.

     Voici comment je décrirais ce blog dont les lignes ci-avant présentées font usage de préambule. N'espérez tout de même pas trop de sérieux de ma part car me donner la possibilité de m'exprimer revient à peu près à donner des ballons de baudruche à un jeune enfant qui se trouverait à proximité d'un robinet : ça reste sérieux deux minutes mais après ça part vite en vrille.

     J'espère que vous aurez plaisir à me suivre et que mes articles sauront éveiller en vous le désire de revenir la semaine suivante afin de découvrir avec engouement et impatience le sujet que je voudrai partager avec vous. En attendant cela, je vous souhaite une bonne continuation, et comme j'ai coutume de dire,

     À tantôt !